Les dash cams sont-elles autorisées en Suisse ?

Dans le monde technologique d’aujourd’hui, où les dispositifs de surveillance personnelle sont devenus monnaie courante, l’utilisation de caméras de surveillance dans les véhicules est de plus en plus populaire. Toutefois, la légalité varie d’un pays à l’autre, compte tenu des subtilités des lois locales sur la protection de la vie privée. En Suisse, pays connu pour ses règles strictes en matière de protection de la vie privée, l’utilisation des caméras de surveillance n’est pas simple. Cet article explore l’utilisation légale des dashcams en Suisse.

Lois sur la protection de la vie privée et dashcams en Suisse

La Suisse possède des lois sur la protection des données parmi les plus strictes au monde. La loi fédérale sur la protection des données (LPD) stipule que les données personnelles ne peuvent être traitées légalement que si la personne concernée a donné son consentement. Les images des caméras de surveillance, qui peuvent par inadvertance capturer des visages, des plaques d’immatriculation et d’autres informations identifiables, sont considérées comme des données à caractère personnel. En tant que telles, toute utilisation de ces données pourrait potentiellement porter atteinte au droit à la vie privée d’une personne si elle est effectuée sans son consentement.

Utilisation publique et caméras de surveillance

Dans les espaces publics, tels que les routes et les autoroutes, la capture d’images par une dashcam devient une question complexe en raison de la difficulté d’obtenir le consentement explicite de toutes les parties concernées. En 2014, le Tribunal fédéral suisse a affirmé que l’intérêt des automobilistes à utiliser des caméras de surveillance ne l’emportait généralement pas sur l’intérêt de la protection des données. Par conséquent, l’utilisation sans discernement de caméras de surveillance qui enregistrent en continu l’ensemble du trafic et des scènes environnantes n’est généralement pas autorisée en Suisse.

Le principe de proportionnalité

Cependant, la loi suisse adhère également au principe de proportionnalité. L’utilisation de dashcams peut être considérée comme légale si le traitement des données personnelles est directement lié à la finalité et limité à ce qui est nécessaire. Cela signifie que l’enregistrement continu de séquences de dashcam peut être illégal, mais que l’enregistrement ciblé en réponse à des incidents spécifiques peut être autorisé. Par exemple, si une dashcam est configurée pour n’enregistrer qu’en cas de collision ou d’autres activités suspectes, cela peut être acceptable.

Utilisation d’une caméra de surveillance à des fins personnelles

En outre, le PDAF prévoit une exception pour les traitements de données qui ne relèvent pas de la protection de la vie privée s’ils sont destinés à un usage personnel ou familial. Par exemple, si une caméra de surveillance est utilisée à titre privé pour enregistrer et que les images ne sont pas partagées publiquement, cela peut être considéré comme légal. Toutefois, cette interprétation est souvent soumise à des évaluations au cas par cas.

Conclusion

En Suisse, l’utilisation des dashcams est une question complexe liée aux lois strictes du pays en matière de protection de la vie privée. Bien que l’utilisation indiscriminée des dashcams dans les lieux publics soit généralement interdite, il existe certaines circonstances dans lesquelles leur utilisation peut être considérée comme légale, telles que le principe de proportionnalité et l’utilisation personnelle.

En cette époque où la technologie évolue rapidement, les lois régissant l’utilisation des dashcams en Suisse peuvent changer pour s’adapter à l’évolution des normes sociétales et aux progrès technologiques. Il est donc important de se tenir au courant des dernières mises à jour juridiques si vous envisagez d’utiliser une dashcam en Suisse. En cas de doute, consultez toujours un professionnel du droit ou l’autorité suisse compétente pour obtenir des conseils.

Sara Deldoul 19 articles
SD Sara est responsable marketing chez BlurIt et se passionne pour tout ce qui touche aux lois sur la protection des données et à la technologie.